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Comment se déroule un examen psychologique ?

 

Il n’y a pas de plan type pour mener un examen psychologique. Chacun doit procéder de la façon qui lui paraît la plus cohérente et efficace. Certains reçoivent systématiquement les familles avant une première rencontre avec l’enfant. D’autres l’observent en classe avant l’examen. Sans doute est-ce possible dans des secteurs plus tranquilles que ceux dans lesquels j'ai exercé. Pour ma part, je n’avais pas le temps de faire précéder mes bilans d’entretiens et d’observations. Je les réservais à des cas particuliers.

Voici comment je procédais : au préalable, je recueillais des informations auprès de la personne qui me signalait l’enfant, généralement son enseignant, parfois une personne de la médecine scolaire ou du RASED, rarement les parents eux-mêmes. Je recueillais des informations sur l’enfant et ses difficultés, par le biais d’un échange verbal et/ou de la feuille de signalement remplie par l’enseignant, spécifiquement prévue pour formuler la demande d’intervention du psychologue scolaire et décrire les difficultés de l’enfant. C’est une feuille que j’avais créée moi-même. Il n’y a pas de modèle, chacun peut y mettre ce qu’il souhaite y voir figurer : âge des frères et sœurs, coordonnées des parents, situation familiale particulière, rééducations en cours…

Je recevais l’enfant seul pour l’examen. Je commencais par discuter un peu avec lui dans le but de le rassurer. Je lui disais notamment que les épreuves qu’il allait passer étaient prévues pour des enfants beaucoup plus âgés et qu’il se trouverait obligatoirement en difficulté sur les dernières questions de chaque épreuve, trop difficiles pour lui. Afin de voir jusqu’où il était capable de réussir, je devais l’emmener sur des items trop durs, il ne devait donc pas s’inquiéter de ne pas tout réussir.

Je commencais par les épreuves psychométriques qui ont un côté ludique et varié. Ce sont des épreuves neutres affectivement. L’enfant n’a pas l’impression qu’on veut le faire parler de lui-même ni le tester sur du travail scolaire dans lequel il se sent éventuellement en échec. J’avais donc pris le parti de commencer toujours par un WISC ou une WPPSI afin d’avoir un premier aperçu du fonctionnement cognitif de l’enfant. Je complètais ensuite, si nécessaire, par d’autres tests de neuropsychologie, des tests projectifs, des épreuves scolaires et systématiquement une ou deux épreuves de lecture à partir du CE1. L’entretien avec l’enfant sur sa vie et ce qui le peinait ou le mettait en échec n’intervenait qu’à la fin, lorsqu’il était suffisamment en confiance. Si l’enfant se bloquait et devenait quasi mutique lors de cet entretien, chose qui peut arriver à tout âge, ce n’était pas préjudiciable pour la bonne marche du bilan, puisque celui-ci était terminé. C’est à mon avis un avantage de terminer et non commencer par l’entretien.

A l’issue du bilan, je partageais mes impressions, mes doutes, mes conclusions avec les parents, l’enseignant, le RASED, éventuellement la médecine scolaire, les services sociaux ou de soins, les rééducateurs en libéral… Parfois, je proposais une réunion avec les différents acteurs qui travaillaient autour de l’enfant pour faire le point sur sa scolarité ou demander un moyen de compensation à la MDPH.