Les désordres psychologiques

 

Un enfant qui n’investit pas sa scolarité peut ne pas être disponible pour réfléchir et apprendre. Il est préoccupé, envahi par des problèmes psychologiques ou familiau. Il est indispensable d’essayer de trouver la cause de cette indisponibilité, grâce à un entretien avec l’enfant ou avec ses parents. Si cela ne suffit pas, l’école peut demander l’aide du psychologue scolaire ou du médecin scolaire. S’il n’est pas possible de changer la situation qui rend l’enfant indisponible, il est nécessaire de lui proposer une aide psychologique auprès d’un psychologue et/ou, si l’école en dispose, de l’intervention du maître G. C’est le maître spécialisé dans la prise en charge de ces enfants perturbés et dont le mal-être compromet la réussite scolaire. Les perturbations psychologiques peuvent se manifester de différentes façons : manque de concentration, agitation, troubles du comportement, tristesse, repli sur soi, inhibition, dépression.

 

Les TOC, troubles obsessionnels compulsifs

 

Certains enfants ne sont pas attentifs en classe, semblent « absents », car leur esprit est accaparé par une forme d’angoisse particulière qui leur impose de mettre en place des rituels censés les protéger. Une obsession est une pensée angoissante qui oblige à recourir à certains gestes pour trouver du soulagement. Appelés compulsions, cela peut être des gestes répétitifs, des chiffres à répéter dans sa tête, des vérifications, des classements, des lavages de mains, des situations d’évitement : certains objets ne doivent pas être touchés, ou seulement de la main droite, ou après avoir touché un autre objet. Par exemple, l’enfant qui souffre de trouble obsessionnel compulsif peut être contraint, avant de commencer un travail, de compter jusqu’à 50, sans quoi il n’est pas sûr de réussir, ou d’être en sécurité. Il est persuadé que s’il arrête de respecter cette règle envahissante, il va lui arriver malheur. Ces troubles sont souvent imperceptibles, d’autant que, par honte et peur de passer pour fou, les enfants cachent leurs obsessions. Elles sont intrusives et de plus en plus fréquentes. Elles s’installent insidieusement jusqu’à envahir complètement le psychisme de l’enfant. Très vite, il en devient prisonnier et n’est plus libre de réfléchir et d’apprendre.    

Tous les enfants mettent en place de petits rituels qui sont normaux et nécessaires à leur bon développement, à ne pas confondre avec les TOC qui, eux, font souffrir. Le véritable trouble obsessionnel compulsif concernerait environ 2 % des enfants et adolescents. Il peut apparaître vers l’âge de 8 ans. Il s’impose à l’enfant de telle sorte qu’il en est prisonnier et ne peut s’en sortir seul. Il perd le contrôle de sa pensée. Il a conscience que ces pensées sont ridicules, mais ne peut s’en empêcher. Les causes de ces troubles sont encore mal connues. Un dysfonctionnement cérébral biochimique pourrait en être à l’origine.

Un enfant qui se lave fréquemment les mains, qui perd du temps à vérifier maintes et maintes fois, qui a tendance à faire des gestes répétitifs, surtout si ces gestes sont peu utiles, qui ne fait certains gestes que dans un ordre immuable, qui range ses affaires trop minutieusement avec une place définie pour chaque objet, doit attirer l’attention. Il est nécessaire d’en parler avec ses parents pour rechercher des comportements similaires à la maison.

C’est un trouble à prendre très au sérieux afin d’éviter à l’enfant des années de souffrance et préserver sa scolarité. Les troubles obsessionnels compulsifs peuvent engendrer de l’échec scolaire, de la dépression et des passages à l’acte suicidaires. Un suivi psychologique auprès d’un spécialiste des TOC est indispensable en urgence. Certaines cliniques se sont spécialisées, de même que les psychologues ou psychiatres qui pratiquent les TCC, thérapies cognitives et comportementales, considérée comme la plus efficace dans ce genre de troubles.

 

La phobie scolaire

 

La phobie scolaire est un trouble anxieux qui empêche progressivement et parfois définitivement l’enfant de venir à l’école. Elle touche des élèves sérieux, désireux d’apprendre, mais qui sont confrontés à une angoisse violente et incontrôlable dès lors qu’ils s’apprêtent à franchir la porte de leur établissement. L’enfant voudrait aller à l’école, mais cela lui est impossible. Les premières manifestations sont souvent psychosomatiques, avec des maux de ventre, de la fièvre, des nausées, des palpitations et autres symptômes liés à l’angoisse. Elles apparaissent le matin, au moment de partir à l'école. La pensée est complètement envahie par l’angoisse. La dépression et le suicide peuvent accompagner ces troubles phobiques. Les causes sont variées, scolaires et/ou psychologiques :

* La peur de l’échec.

* La peur d’un élève ou d’un professeur.

* Les difficultés scolaires .

* La difficulté à gérer la séparation.

* Le besoin de rester au domicile pour « protéger » (ne pas abandonner) un parent malade, dépressif ou ressenti comme fragilisé. Les enfants qui souffrent de phobie scolaire ont souvent une mère angoissée ou dépressive.

* La peur de la mort, surtout après un décès. Cela peut se traduire par le besoin de rester à la maison avec sa mère (très rarement son père) afin de s’assurer qu’il ne lui arrive rien. En fait, la peur d’aller à l’école est souvent une peur de quitter la maison.

* Une maladie mentale : un trouble anxieux ou une dépression.

Devant un élève fréquemment absent pour des raisons douteuses, il est nécessaire d’ouvrir le dialogue avec l’enfant et sa famille pour détecter une éventuelle peur d’aller en classe et prévenir l’installation d’une phobie scolaire durable. En cas d'angoisse face à l'école, les parents sont au courant des absences répétées, mais les tolèrent, les excusent, afin de soulager l’enfant. Ils croient lui rendre service alors qu’ils ne font qu’alimenter son angoisse. L’élève a besoin d’être pris en charge en psychothérapie (si possible cognitive et comportementale) tout en affrontant ses angoisses, donc en venant à l’école. On ne peut guérir de l'angoisse qu'en l'affrontant. Si l’enfant reste quelques jours loin de l’école, il est parfois impossible de l’y ramener. Sauf cas extrêmes, il n’est pas judicieux de proposer un changement d’école qui ne résoudra le problème que temporairement. La scolarisation à domicile doit être évitée à tout prix. Elle risque de précipiter l’enfant dans la phobie sociale, le conduire à s’enfermer chez lui et à ne plus parvenir à affronter les autres. L’aide d’une psychothérapie cognitive et comportementale peut accompagner l’enfant dans son retour à l’école, retour qui peut être progressif.

 

La dépression

 

La dépression est une maladie, bien différente d’une baisse de moral. Les causes sont souvent multiples. Il peut s’agir d’un déséquilibre biochimique au niveau cérébral, indépendant de raisons environnementales : l’enfant n’a pas de problème particulier ni de raison de déprimer. Elle peut être causée par des événements stressants ou tristes, comme un décès ou la séparation des parents. Un trouble des apprentissages qui décourage et épuise l’enfant peut également entraîner un état dépressif. Attention, la dépression de l’enfant peut cacher de la maltraitance ou des abus sexuels. La dépression touche moins de 3 % des enfants et 5 à 7 % des adolescents, surtout parmi les enfants intellectuellement précoces. Chez les enfants, les filles et les garçons sont touchés dans des proportions égales, mais, à l’adolescence, les filles sont deux fois plus nombreuses. L’enfant dépressif a davantage de risques de connaître des épisodes dépressifs au cours de son adolescence et à l’âge adulte. Le suicide est un risque réel, quel que soit l’âge. Il est rare avant l’âge de 13 ans, mais il tue 1500 adolescents par an en France.

La dépression de l’enfant ne ressemble pas à la dépression de l’adulte. Il y a certes quelques enfants qui sont tristes, abattus, trop calmes, trop peu bavards, mais la plupart ne le sont pas du tout. L’enfant dépressif peut être opposant, perturbateur, irritable, anxieux, désintéressé (Il prononce fréquemment des phrases telles que : « Je m’en fiche », « Ça ne m’intéresse pas », « J’ai envie de rien »). Il a une mauvaise estime de soi, se déprécie ou culpabilise. Il a le sentiment de ne pas être aimé, de ne compter pour personne. Il répète : « Je suis nul », « J’y arrive pas, c’est trop dur ». Il présente des troubles de la concentration, mémorise difficilement et ses résultats scolaires baissent. Dans de rares cas, l’enfant surinvestit l’école parce que c’est la seule chose qu’il a le sentiment de pouvoir maîtriser. Ses résultats scolaires sont donc stables.  Il somatise, se plaint d’avoir mal au ventre, à la tête. Il est souvent absent de l’école.

Un enfant toujours fatigué ou qui souffre de troubles du sommeil (Il dort mal ou beaucoup) et de l’appétit (perte d’appétit ou boulimie) doit aussi attirer l’attention.

Si l’enfant est trop angoissé, trop fatigué, trop perturbé pour être scolarisé, il est possible de le lui faire poursuivre sa scolarité chez lui, grâce aux services gratuits de scolarisation à domicile :

* Le SAPAD, le service d’assistance pédagogique à domicile est disponible pour les élèves du CP jusqu’à la terminale. Il est destiné aux enfants dont l’état de santé les éloigne de l’école au moins 15 jours consécutifs. Il est géré par une association, sous la responsabilité de l’Inspection Académique (DSDEN). Ce sont des enseignants de l’Education Nationale qui vont au domicile de l’enfant pour lui faire classe, quelques heures par jour ou par semaine. Cela peut être l’enseignant que l’enfant aurait eu s’il n’avait pas manqué l’école. Cet enseignant est volontaire et payé en supplément de son salaire. La demande peut être faite par la famille ou, avec son accord, par l’école ou le médecin scolaire. Elle est à adresser au SAPAD du département qui transmet ensuite à l’Inspection Académique. Cette dernière peut fournir les coordonnées du SAPAD.

* L’école à l’hôpital est une association qui intervient auprès d’enfants et d’adolescents malades, à l’hôpital ou à leur domicile. Les cours sont dispensés par des enseignants de l’Education Nationale, souvent en retraite, volontaires et bénévoles. La demande doit être adressée à l’association. Les coordonnées peuvent être trouvées sur internet ou auprès d’un hôpital proche.

* Le CNED, centre national d’enseignement à distance est un service public qui assure l’instruction d’un enfant à son domicile lorsque la déscolarisation se prolonge au-delà de 4 mois. L’élève peut bénéficier d’un soutien pédagogique à domicile de trois heures hebdomadaires. Celui-ci est dispensé par un enseignant.

* Afin de garder le contact avec l’élève, l’école peut lui créer une adresse mail grâce à un accord entre la Poste et l’Education Nationale. Chaque élève des écoles, collèges et lycées peut bénéficier d’une adresse de type « prénom.nom.suffixe@laposte.net » dans un but pédagogique.

  

Les enfants perturbateurs

 

Ce sont des enfants qui dérangent la classe, de façon importante et fréquente, par leur agitation, leur opposition et leurs comportements inacceptables. Ils font du bruit, souvent délibérément, se déplacent sans autorisation, embêtent leurs voisins, les agressent verbalement et physiquement. Ce sont souvent des enfants en souffrance. Il peut y avoir plusieurs causes :

* L’hyperactivité. C’est un trouble neurologique provenant d’un dysfonctionnement de la partie frontale du cerveau. Cette zone dévolue à la régulation et au contrôle gère entre autres l’agitation. Si elle est déficiente ou immature, l’enfant ne peut pas s’empêcher de bouger, de faire du bruit. Il ne peut pas tenir en place, même s’il a la volonté d’être sage et de ne pas fâcher les adultes. L’hyperactivité, associée ou non à un déficit attentionnel, perturbe non seulement le professeur et les autres élèves et entrave également les apprentissages de l’enfant. Il ne peut pas se concentrer, se disperse, commence un travail, mais ne le finit pas. Il est impulsif et ne prend pas le temps de réfléchir. Il se trompe et ne s’en rend pas compte.

* Les troubles psychologiques et affectifs. Ce sont des enfants qui vivent une situation douloureuse sur le plan familial, psychologique ou affectif. La cause la plus fréquente est la séparation des parents. L’enfant peut souffrir du sentiment de ne pas être aimé, notamment dans le cas d’une jalousie envers un enfant qui vient de naître. Certains enfants sont très angoissés et insécurisés. Ils ont peur de tout sans bien savoir de quoi. Ils ne se sentent pas en sécurité, ne font confiance à personne. Cela peut être le cas d’enfants maltraités ou dont un des parents est dépressif ou malade. Pour se sentir plus forts, moins fragiles, ils s’agitent et agressent les autres.

* Le sentiment d’abandon. Certains enfants ont vécu des ruptures familiales ou affectives, voire de véritables abandons. Ce sont essentiellement les enfants adoptés (donc abandonnés) et les enfants placés en famille d’accueil, mais aussi ceux dont un des parents séparés s’occupe et se préoccupe trop peu. Ceux aussi dont les parents ne s’occupent pas assez, tout occupés à leur profession. On parle d’enfants abandonniques. Toute relation aux autres est vécue à travers ce sentiment d’abandon. Comment oser alors s’attacher et construire des relations harmonieuses avec les autres ? Comment faire confiance ? Ces enfants se perçoivent généralement comme mauvais, inintéressants. Ils pensent qu’on les abandonne, qu’on ne se soucie pas assez d’eux parce qu’ils n’en valent pas la peine, parce qu’ils n’ont pas de valeur. Dès lors, ils vont développer un mauvais comportement pour tester l’adulte et voir si cet adulte-là va rester ou encore les abandonner. Un comportement insupportable est un moyen rapide de savoir si l’adulte, même excédé et épuisé, maintiendra son affection. De plus, ces enfants qui ont une mauvaise image d’eux-mêmes ont parfois du mal à se voir autrement que comme des « sales gosses », ils en adoptent donc le comportement. Ils ne savent pas qu’ils peuvent être gentils. Ils ne savent pas comment l’être. Cela revient pour eux à être un autre que celui qu’ils sont. C’est leur identité d’être insupportable. Ils ne sont pas sûrs de leurs liens affectifs, ils sont au moins sûr de cela : ils sont ce qu’ils sont, ils sont comme ils sont, c'est-à-dire pénibles. Comment changer ?

* La dépression. Un enfant peut être dépressif de façon plus ou moins sévère. Contrairement aux adultes, l’enfant dépressif paraît rarement triste et abattu. Au contraire, le plus souvent, il est extrêmement agité. Bouger l’empêche de penser.

* La précocité intellectuelle. L’enfant surdoué a « l’esprit vif », trop vif. Il passe très vite d’une idée à une autre. Chez certains, le langage et le corps suivent le même rythme. Ces enfants sont trop dynamiques, remuants. Ils gesticulent sans cesse et sont infatigables. L’agitation peut aussi provenir d’un mal-être profond, du sentiment d’être différent. En fait, l’enfant précoce est extrêmement réactif parce que les informations circulent très vite dans son cerveau. Cela explique qu’il puisse comprendre rapidement, penser à plusieurs choses à la fois et aussi passer rapidement d’un état calme ou serein à une extrême colère. Il paraît imprévisible et déconcertant. Son cerveau réagit très vite et il capte tout. Au lieu de faire le tri pour prendre en compte les informations pertinentes et laisser de côté ce qui relève du détail, il tient compte de trop de choses, trop de sensations. Cela explique aussi sa sensibilité exacerbée : tout le touche, tout l’agresse. C’est un enfant fragile, qui n’a pas une bonne image de lui. Il pense constamment qu’il est nul et qu’on ne l’aime pas. Si un enfant lui fait une remarque ou ne tient pas compte de son avis, cela lui confirme qu’il ne compte pas et qu’on ne l’aime pas. Les problèmes de comportement peuvent aussi provenir de l’incapacité à accepter les contraintes et l’autorité. L’enfant précoce est facilement en opposition. Il refuse d’obéir, ne veut pas céder. Il ne supporte pas qu’on le contrarie. Il refuse l’autorité. Il négocie, argumente pour obtenir ce qu’il veut. Il ne peut, en fait, accepter que les règles qui lui paraissent justes, justifiées et nécessaires. Surtout, il a une mauvaise image de lui, il ne supporte donc pas tout ce qui peut lui confirmer qu’il est nul et faible. Quand on pense qu’on n’est pas assez bien, on ne peut pas supporter de ne pas avoir raison, de ne pas choisir, de ne pas gagner lorsqu’on joue à un jeu. Quand on se pense nul, on a besoin de s’opposer et de dominer, afin de se sentir un peu plus fort. Les adultes se plaignent beaucoup de lui et toutes ces plaintes lui montrent qu’on ne le comprend pas et lui font croire qu’on ne l’aime pas. C’est un cercle vicieux qui, jour après jour, le pousse de plus en plus à imposer ses choix, à refuser de se plier aux demandes de ses parents ou de ses professeurs. Plus on se plaint de lui, plus il se sent incompris et mal-aimé. Plus il se sent mal-aimé et plus il est insupportable.

* Les troubles envahissants du développement (aujourd'hui appelés TSA, troubles du spectre autistique). Dès la naissance, l’enfant développe certaines compétences normalement alors que d’autres sont déficitaires, avec des atteintes psychiques et neurologiques : déficits perceptifs, accès partiel à la réalité, angoisses, troubles de la communication, trouble de l’humeur, difficulté à se contrôler, déficits attentionnels. L’agressivité et les réactions violentes et inadaptées sont fréquentes chez les enfants jeunes.

* Les déficits perceptifs : les enfants qui ne comprennent pas ce qu’on leur dit et ce qui se passe autour d’eux ne peuvent pas répondre de façon adéquate. Ils peuvent développer des comportements inadaptés et perturbateurs. Cela peut être le cas des dysphasiques, des sourds non diagnostiqués et non appareillés, des déficients intellectuels sévères qui, privés de l’accès au langage et d’une compréhension suffisante de leur environnement, s’expriment par la violence.

* Les carences éducatives. Les enfants qui n’ont pas de limite ni de cadre chez eux sont habitués à faire ce qu’ils veulent, quand ils veulent. Certains reçoivent une éducation incohérente : un jour ils ont le droit de faire comme ils veulent et personne n’intervient dans leur comportement. Un autre jour, ils sont violentés dès qu’ils s’agitent. Ces enfants ne peuvent pas faire de lien clair entre leur comportement et les réprimandes. Ils ne perçoivent pas bien les interdits, les règles, les limites. Quand un enfant n’a pas de repère éducatif, s’il ne sait pas où sont les limites ni ce qu’il peut ou ne peut pas faire, c’est une source d’insécurité et d’angoisse pour lui : il ne se sent pas guidé ni protégé par ses parents. Le mauvais exemple des grands-frères et les mauvaises fréquentations à l’extérieur du domicile peuvent aussi façonner le comportement de l’enfant.

Quelle que soit la cause des troubles du comportement d’un enfant, il faut retenir que l’agressivité trouve souvent son origine dans la peur : peur de l’autre, peur d’être agressé, peur de ne pas réussir, de ne pas retenir l’attention, de ne pas être aimé. Les enfants perturbateurs sont des enfants insécurisés.

Afin de prendre en charge les troubles du comportement d’un élève, il est indispensable de ne pas rester seul, de ne pas essayer de gérer seul la situation. Tous les enseignants de l’école doivent apporter conseils et soutien, ainsi que les parents et l’élève qui doivent, eux aussi, être associés à la recherche de solutions. Il est possible de proposer, selon la gravité de la situation :

* L’intervention du maître G dans les écoles qui en disposent.

* Une psychothérapie chez un thérapeute en libéral ou dans une structure de soin : CMP, CMPP, hôpital de jour...

* Une aide éducative dispensée par les services sociaux (AEMO ou AED).

* L’intervention d’un SESSAD « Troubles du comportement ».

* Une orientation en ITEP, un établissement qui accueille les enfants qui présentent des troubles du comportement.

* Si le comportement d’un enfant est trop difficilement gérable au sein de la classe et empêche l’enseignant de faire cours pour ses autres élèves, si l’accueil de cet enfant se fait aux dépens des autres, la MDPH peut accorder une AVS.

* Certains parents tentent des soins moins conventionnels : kinésiologie, homéopathie, micro-kiné, EMDR, sophrologie, ostéopathie... Il n’est guère possible d’évaluer l’impact positif de ces méthodes, à part l'EMDR qui a été étudiée scientifiquement et qui montre une réelle efficacité chez les personnes qui ont subi un traumatisme.